Lors d’un récent vide-grenier à Marseille, une médaille a attiré mon attention. J’ai pensé au premier abord qu’il s’agissait d’une distinction militaire. Un rapide examen du revers marqué Ministère du Travail a infirmé cette idée et après son achat (pour 1 €, gros investissement) j’ai entamé quelques recherches à son sujet.
La médaille en question s’est donc révélée une médaille du travail. Celle-ci peut être demandée par tout salarié du privé (français ou étranger) ayant travaillé au moins 20 ans.
Elle est fondue dans un métal différent selon le degré d’ancienneté :
- argent pour 20 ans
- vermeil pour 30 ans
- or pour 35 ans
- grand or pour 40 ans
Une question me taraude. En ces temps de crise économique qui ne cesse de perdurer, de chômage exponentiel et de contrats courts en vois-tu en voilà ; y a-t-il encore du monde qui peut prétendre obtenir une telle « récompense » ? Ne serait-ce que 20 ans d’ancienneté…il faut y arriver, non ?
En fait, selon l’enquête du journal Notre Temps, depuis 2000, la loi prend en compte la fragmentation des parcours professionnels. Et ainsi, 300 000 décorations sont attribuées chaque année. Pour obtenir une telle gratification, il suffit de déposer un dossier, puis après étude de la demande et accord des autorités, d’acheter sa médaille si l’employeur ne l’achète pas (il n’y a pas de petite économie…).
300 000, j’ai du mal à croire qu’autant de personnes fassent ce genre de demande. Tout ça pour une simple médaille ? Jusqu’où va le besoin de reconnaissance ! C’est fou.
Bon, si j’étais méchante, je dirais que ce truc est totalement ringard, qu’il appartient à l’univers de vieux schnocks égotiques à la botte du système productiviste lequel est très enclins à détruire les travailleurs, l’amour du travail bien fait et la valeur travail.
Comme je suis gentille, je pense qu’il s’agit avant tout d’une bonne manière pour l’employeur de rassembler ses équipes autour d’un pot de l’amitié et de récompenser à cette occasion par un geste symbolique un salarié courageux, fidèle et qui par la qualité de son travail a concouru à la croissance de l’entreprise. Amen.
Prix des médailles : de 14,80€ en bronze argenté à 1 085.00 € pour une médaille en or massif.
Quelques mots sur le créateur de cette belle médaille
« Alfred Borrel, né à Paris le 18 août 1836 et mort en 1927, est un sculpteur, graveur et médailleur français. Il est le fils du médailleur Maurice Borrel. Alfred fait ses études au Lycée Saint-Louis, puis entre à l’école des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Jouffroy en 1855. Il est également l’élève de son père Maurice Borrel et de Louis Merley.
Il est membre de la Société des artistes français. » Source : Cgb numismatique Paris.
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